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Le Cantique des Créatures
est le plus vieux texte en italien et toujours le plus neuf. Composé de strophes qui parlent de créatures, le soleil, l'eau, le feu, le Cantique s'adresse au Créateur, très-haut tout puissant et bon Seigneur. |
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Très
haut, tout-puissant, bon Seigneur, |
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Le soleil est Messire, Tu es Seigneur. Le feu est robuste et fort, Tu es tout puissant. La lune et les étoiles sont dans le ciel, Tu es le Très-haut. Si haut, si fort que nous n'en avons aucune idée, que nul ne peut mentionner. Tu es le Glorieux, le Béni, le Saint. |
Loué sois-tu,
mon Seigneur, avec toutes tes créatures, |
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Frères et soeurs, Les créatures sont nombreuses et variées, elles sont fraternelles. Chacune a sa place et son rôle, dans le spectacle du monde, chacune est utile à l'autre, chacune est précieuse. |
Psaume 103 extraits
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Règle de vie des Franciscains 1Reg 9, 10+ Qu'avec assurance chacun manifeste à l'autre sa nécessité, afin que l'autre lui trouve et lui administre le nécessaire. Et que chacun chérisse et nourrisse son frère comme une mère chérit et nourrit son fils dans tout ce dont Dieu lui fera la grâce. |
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Sous nos pieds, la terre ferme, familière, le plancher des vaches qui supporte les éléments de ce décor : ici un buisson chargé de baies rouges, là un arbre fruitier, à l'arrière plan une prairie et la lisière d'un bois, à l'avant scène, quelques pâquerettes ou coquelicots, là-bas, le long de la rampe, un liseron déploie ses cornets bleu tendre. Voilà le plancher. |
Loué
sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la terre, |
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Le rideau de fond ? Une tenture changeante où alternent le bleu ciel, et le gris pâle. C'est à peine si, au raz du plancher un courant d'air parvient à troubler la sérénité du décor |
Loué
sois-tu, mon Seigneur, pour frère vent, |
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Loué
sois-tu, mon Seigneur, pour soeur eau, |
Devant sur la droite, on entend, plus qu'on ne voit une chute d'eau. Une cascade ? Une source ? Plus certainement une fontaine. | ||||
Dans la pénombre, à l'opposé, un bon feu est allumé qui rend l'endroit rassurant, chaleureux. |
Loué
sois-tu, mon Seigneur, pour frère feu |
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Loué
sois-tu, mon Seigneur, pour soeur lune et les étoiles, |
Des poulies, des cordes, des mécaniques du plafond qui règlent l'ordonnancement de ce décor, on ne voit, on ne perçoit rien. Rien, sinon ces étoiles qui doucement, patiemment, inlassablement, s'allument et s'éteignent, dociles. | ||||
Et par-devant, tout en haut, surplombant la scène qu'il éclaire, le soleil, superbe. Tout en lui évoque le décorateur, le metteur en scène bienveillant qui a disposé cet ensemble, ce cadre familier, fraternel. Le créateur qui a créé cette fratrie pour que chacun exerce en son nom la providence envers ses frères et soeurs. |
Loué
sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, |
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Pour quelle pièce est disposé ce merveilleux décor fraternel qui attend immuablement dans un éternel présent ? | |||||
Quels acteurs attend-on
pour lesquels cette pièce est écrite ? |
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Au centre de la scène,
l'homme. Les hommes sont attendus pour improviser leur histoire. C'est à eux d'écrire leur propre pièce. À eux de jouer. L'avenir leur appartient et tout ce déploiement, ce décor somptueux est pour leurs jeux. Sauront-ils tenir le rôle que le metteur en scène attend d'eux ? Leurs passions conduiront-elles à la tragédie ? Sauront-ils être frères et soeurs, jouer en harmonie avec la création fraternelle ? Sauront-ils être frères ? |
Loué sois-tu,
mon Seigneur, |
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Saint Paul nous dit (Rm 8, 19+) |
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Loué sois-tu
mon Seigneur |
Le drame est à son comble. Mais le metteur en scène se lève. Le metteur en scène lui-même se met en scène pour rejoindre les acteurs perdus dans leurs textes et leurs répliques. Si la pièce est une farce, il prendra sur lui les quolibets. Si elle est une tragédie, il en sera la victime. Le metteur en scène entre en scène une nuit de Noël, entre la fontaine et le feu, entre ciel et terre. | ||||
Rideau. La pièce est dite.
Les jeux sont faits. Ceux qui se sont tenu dans les ténèbres, au fond, refusant cette fraternité, cette pièce, qui se souviendra d'eux ? Le rideau tombe sur eux. Bienheureux vous qui vous êtes risqués à improviser dans la lumière du frère Dieu. Le rideau tombe derrière vous. Mais qu'importe le rideau ? Le metteur en scène lui-même vous applaudit et vous invite à le joindre. Hommes et femmes, choisissez votre rôle dans la comédie du monde. Hommes et femmes entrez en scène et formez la farandolle. Hommes et femmes acteurs, inclinez-vous, saluez ce génial écrivain. |
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Loué sois-tu,
mon Seigneur, |
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Louez et bénissez
mon Seigneur, |
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Patrice de la Tour du Pin Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom Il suffit d'être, et vous vous entendrez Car vous avez I'hiver et le printemps, Arbres humains, jouez de vos oiseaux, |